mercredi 31 octobre 2007

Aya Sofia


La Basilique Sainte-Sophie vue du Bosphore,
c'était le début de mon voyage...

La France Paranoïaque

Philippe Madelin, un journaliste, a écrit un livre sur les services de renseignements français : “DANS LE SECRET DES SERVICES” (éditions Denoël). Livre de chevet de tout psychotique qui se respecte !

En effet, la seconde partie de ce reportage peut plonger le citoyen lamda dans une psychose quotidienne. Philippe Madelin explique comment tout un chacun peut être victime d'espionnage. Il semble tellement simple d'espionner telle ou telle personne via son téléphone portable ou son ordinateur. Des choses qu'on savait déjà mais écrites noir sur blanc, ça a de quoi alimenter les p'tits cinémas intérieurs.


Le Stage anti-Pétard

C'est la suite de la Loi de la Prévention de la Délinquance du 5 Mars 2007 dans son volet de mise en pratique. Mr Guillaume Didier, le porte parole de Rachida Dati, nous explique dans ce reportage que la Justice se dote d'un panel de sanctions en apportant des réponses modernes. Et voilá comment nait le Stage de Sensibilisation aux Usages des Stupéfiants.
Comme le conducteur , le fumeur de pétards fautif pourra assisté à 2 jours de formations afin qu'il puisse saisir tous les dangers liés à la consommation de stupéfiants. Le prix de ce stage n'est pas encore fixé mais il ne pourra excéder 450 euros (le prix d'une contravention de classe 3).
Dans ce reportage de la Télé Libre, Noël Mamére et Max du CIRC (Collectif d’information et de recherche cannabique) donne leur point de vue. Les interviews sont assez caricaturaux : un député est interviewé à l'Assemblée Nationale, jusque lá rien d'étonnant, et un porte parole du CIRC est interviewé dans un champ !
Une question me vient á l'esprit : qu'induit le fait de légiférer sur quelque chose qui n'existe pas dans la théorie ? ...

mardi 30 octobre 2007

Face2face

JR et Marco, jeunes photographes français ont réalisé des portraits de palestiniens et d'israéliens qu'ils ont exposé sur des affiches géantes dans les murs d’Hébron ou de Ramallah, en toute illégalité.

L'aventure a commencé en 2005 en allant au Proche-Orient pour essayer de comprendre pourquoi les Palestiniens et les Israéliens ne parvenaient pas à vivre ensemble. Après une semaine, ils arrivent à cette conclusion : ces gens se ressemblent, ils parlent presque la même langue, comme des frères jumeaux élevés dans des familles différentes.

Le projet Face2Face consiste à faire des portraits de Palestiniens et d'Israéliens faisant le même métier et de les coller face à face, dans des formats géants, à des endroits inévitables, du coté Israélien et Palestinien.

Le 4 Mars 2007 a eu lieu le collage palestinien et le 7 Mars 2007 celui israélien.



http://face2faceproject.com/

Mavi Kalem

Lors de mon voyage à Istanbul, le mois dernier, j'ai rendu visite à une association humanitaire : Mavi Kalem.
Cette asso a pour vocation de venir en aide aux familles victimes des tremblements de terre et qui ont migré dans le quartier de Fener á Istanbul (vers Yeni Cami).

C'est un quartier très pittoresque d'Istanbul oú les religions se côtoient : juifs, orthodoxes et musulmans. Il en reste de magnifiques monuments de culte. Maintenant que les grecs et juifs ne sont plus présents, ce quartier abritent des familles d'Analtolie.
Ce quartier est fait de ruelles et de pentes qui tombent dans le Bosphore. Les voitures y sont très rares, les enfants jouent dans les rues et les adultes discutent au pied de leur vielle maison. La curiosité de ce quartier, pour moi, autre que son intérêt culturel, est que se côtoit des familles très, très pauvres et des gens très aisés qui restaurent tout ce beau patrimoine, parfois au prix d'expulsion.



Mavi Kalem travaille pour ces 3000 familles très démunies dont l'éducation et le niveau de vie sont des plus bas et dans lesquelles la tradition et la religion ont des places dominantes. La plupart des femmes sont mariées à 19 ans, chaque famille compte au moins 4 enfants, les enfants travaillent après l'école pour soutenir la famille, leurs conditions de vie ne sont pas des plus hygiéniques, le taux d'illettrisme est énorme, ...

Afin d'enrayer ce phénomène Mavi Kalem propose plusieurs activités pour les enfants : des loisirs afin de leur redonner une place d'enfants, du soutien scolaire et des cours d'informatique afin de favoriser l'ouverture et les échanges.
Pour les femmes, les actions se situent autour de l'éducation à la santé, du loisir créatif permettant de vendre les créations, la sensibilisation aux violences conjugales et domestiques.
Pour mettre en place tout ces projets Mavi Kalem dispose d'un seul poste financé, celui de Gamzé, de 25 bénévoles, de volontaires internationaux et d'étudiants des Université d'Istanbul. Pour le financement, Mavi Kalem se décarcasse pour trouver un peu d'argent auprès des ambassades.

Aprés une tentative ratée, j'ai enfin trouvé le siège de Mavi Kalem et rencontré Gamzé. Pour ne pas me perdre une seconde fois, je me suis dit que j'allais prendre un taxi et noter l'adresse sur un carnet pour demander mon chemin, et heureusement ! Le taxi très heureux de se faire une course à 15 YTL, m'a dépoté à Babeuloued dans une grande rue pleine de voitures, de gens et de magasins. Voilà, j'étais déjà perdue. J'ai rencontré une femme avec sa petite fille qui me disait connaitre l'endroit oú j'allais, et grâce à notre anglais très rudimentaire, elle me prenna par la main et m'emmena jusqu'à l'arrêt de bus. Lá, nous attendîmes le bus puis elle expliqua au chauffeur oú j'allais. Le trajet s'est fait dans un bus chargé à bloc, puis le chauffeur m'indiqua mon arrêt. Je descendis, les gens du bus après m'avoir montré du doigt la rue que je devais descendre, m'ont tous salué de la main ! Je marchais dans cette rue qui ne finissait pas de descendre vers le Bosphore et de temps à autre je m'arrêtais et demandais mon chemin avec mon petit calepin et mes 3 mots turcophones. Et après une bonne demi-heure de marche je trouvais, enfin, la porte de Mavi Kalem, oú je faisais la connaissance de Gamzé et des 5 chats de la maisons.



Durant ma visite, j'ai aidé Mavi Kalem a organisé leur dernier Bazard oú nous avons vendu dans la rue des fringues très peu chères, encore une occasion d'enrichir mon turc. La recette de cette journée va servir à financer des animations. Et puis les enfants ont été maquillés et ont appris quelques mots de français. Dans la semaine qui a suivis, des mamans accompagnées de leur enfants passaient à l'asso afin d'y trouver des vêtements pour la rentrée scolaire correspondant à l'uniforme autorisé dans les écoles. Les cours d'internet avaient repris, j'ai pu servir de modèle afin que les novices apprennent à maitriser une sourie grâce au logiciel de dessin Paint... Puis j'ai fait de la traduction, notamment du site de Mavi Kalem en lien ici, et d'autres documents.



Mavi Kalem avec très peu de moyens tente de faire évoluer les mentalités. Les bénévoles et Gamzé se donnent énormément. Bien souvent, ces bénévoles travaillent par ailleurs et profitent de leur jour de congé pour donner du temps aux enfants.
Mavi Kalem bénéficie de forces incroyables mais les moyens matériels manques. Non seulement pour financer des projets mais aussi pour aider les familles dans la prise en charge des tous petits. Car si Mavi Kalem ne manque pas de don pour les adultes, les plus petits manques de tout. Je profite de ce blogg pour lancer un appel aux dons, si vous avez des vêtements de bébé et de jeunes enfants, surtout des vêtements chauds (l'hiver est froid et neigeux à Istanbul) ou des sous-vêtements pour les bébés, pensez Mavi Kalem. On peut aussi donner directement de l'argent à Mavi Kalem (leurs coordonnées sont sur leur site) ou soutenir l'asso La Plume Bleue qui est le partenaire français de Mavi Kalem.

lundi 29 octobre 2007

Tu aimes les patates ...

Bosta


Ça se passe au Liban avant les évènements de cet été (le film est sorti en Janvier 2007). C'est l'histoire de 7 vieux potes qui se retrouvent après 15 ans de guerre autour d'une passion commune : la danse. A travers ce prétexte, la refonte de la danse traditionnelle libanaise, le dabké, le réalisateur nous amène à réfléchir à la reconstruction d'un peuple et d'individus après des années de guerre.
Alors certains trouverons ça kitch, à cause de ses allures de Bollywood (musique, danses, couleurs), d'autres trouverons ça naïfs, à cause d'une vue qui peut sembler simpliste d'un avenir heureux après tant de traumatismes.
Les libanais l'ont adorés, tout comme moi, car on y montre un Liban qui vit, un Liban oú chacun peut se reconnaître à travers ces 7 personnages, un Liban joyeux loin de tous les drames des 15 dernières années ... Et le Dabké!
En plus on y voyage car le groupe part sur des festivals à travers le Liban, les paysages sont magnifiques. D'ailleurs à ce propos, ces 7 copains voyages dans un vieux bus qui a sommeillé durant toute la guerre dans un vieux garage. Et si le réalisateur choisit ce mode de locomotion ce n'est pas par hasard. La guerre avait été déclenchée après un attentat contre un bus d'écoliers faisant une trentaine de morts mais le bus, pour les libanais, c'est aussi le bus des colonies de vacances, les voyage se font en bus au Liban !

Taj al-Saltanah ...


Cette princesse iranienne était membre des groupes de femmes qui se regroupaient en Anjuman, en Iran au début du XXéme siècle. Bien avant la révolution islamiste orchestrée par Khomeini, les femmes iraniennes de contextes sociaux et politiques divers, se réunissaient afin de faire évoluer leurs droits et ceux de leurs enfants (école pour les filles, conditions de travail, mariage ...).

La princesse Taj al-Saltanah, féministe et socialiste, fille du Shah au XIXéme siècle, était membre de l'Ajuman pour la Liberté des Femmes. Elle écrivait á propos de son mariage forcé á l'âge de 13 ans, des histoires extra conjugales de son mari, son avortement clandestin...

D'autres Ajuman existaient et nécessitaient de grands noms pour pouvoir fonctionner et mettre en place leur révolution, en plein cœur de la Révolution Constitutionnelle. Les fonds propres de ces femmes servaient à financer les nouvelles écoles et les nouveaux orphelinats. Les femmes participants á l'Ajuman des Dames de la Nation, s'opposaient très souvent aux pères et aux frères adversaires de la Révolution Constitutionnelle (plutôt partisans de la Révolution Islamique).

Plus ces femmes donnaient du sens á leur Révolution, plus la colère de certains hommes grandissait et elles étaient accusées d'avoir transgressé la religion et la vertu, bien sûr elles étaient la honte de la famille.

Plus les années passaient, plus ces femmes s'instruisaient et contaminaient la population jusqu'à rallier á leur cause les femmes russes qui s'organisèrent autour des Musulmanes du Caucase et en fondant la Société des Femmes Patriotes. On est dans les années 1920 á cette époque.

En Iran le Shah Reza tente de moderniser son pays sur le même modèle que Kemal Atatürk en Turquie mais la pression de l'opposition religieuse est telle que cette idée est abandonnée.

Pendant ce temps le chef de file de l'opposition religieuse, Khomeini, prépare la révolution islamiste tel un grand gaulliste depuis la Turquie, l'Irak et la France.

La suite nous la connaissons, le 11 Février 1979 la République Islamiste est proclamé, le travail des Anjuman est réduit en poussière et les femmes sont coupées de la Société.


Voilà pourquoi, j'ai choisi Taj al-Saltanah. Il me semble que le combat mené par les féministes en Iran est emblématique. Et la question reste la même : Pourquoi le lacher-prise est si coûteux pour l'Humain ?