dimanche 4 novembre 2007

This is England


Ça se passe en 1983. C'est l'histoire de Shaun, un gosse de 13 ans, solitaire, dont le père est mort à la guerre. Il vit avec sa mére dans le nord de l'Angleterre, en banlieue. Ils n'ont pas beaucoup d'argent. Shaun est victime des moqueries des plus stupides (qui rient de son look démodé), ...
Un jour de frustration trop intense (impossible d'acheter une super BD, moquerie sur son pantalon patte-d'ef, bagarre à l'école après insulte paternelle), Shaun rencontre sur le chemin un groupe de Skinheads. Ce groupe de jeune le prendra sous son aile et Shaun découvrira la fête, les copains, l'amour ... Mais, arrive Combo, un des membres du groupe, il vient de passé 3 ans en taule et a pu y développer sa haine raciale ...



C'est un film très réaliste, malheureusement. Le début en est même comique mais très vite on déchante. Car si cette jeunesse peut être drôle au second degrés, puisqu'on la sent bien paumée, elle grandit et un point de non-retour est atteint, plus rien ne peut changer, le manque de repères a laissé place à la violence, la bêtise et aux réponses toutes faites.
La bande son est énorme, on y retrouve bien les racines du mouvement skinhead à son origine.



Pour la p'tite histoire :
Au commencement, début des années 60 en Angleterre, le mouvement skinhead évolue en réaction aux mouvement hippie et psychédélique. Ces anti-conformistes étaient issus des classes ouvrières et l'affichaient clairement. Contrairement á l'imaginaire collectif, les skinheads étaient des blancs et des noirs antillais (Jamaïque et Ste Lucie). Ils partageaient le goût pour la musique noire américaine (soul, rythm'n'blues) et jamaïcaine (ska et reggae). Pour se différencier des hippies, ils ont adopté un look bien à eux, en commençant par les cheveux. Donc, rien à voir avec des gros méchants.
Début des années 70, le mouvement s'essouffle. Les blancs deviennent des glam-rockeurs et les noirs des rastafaris. La rupture n'était que les prémisses d'un courant plus radical. Bien sur les puristes skinheads anti-violents et anti-racistes, se sont retrouvés dans d'autres courants à la mode, cheveux plus longs, punk-rock, glam-rock et autres truc-rock.
À la fin des années 1970 l'extréme droite britannique (British National Party et National Front) s'implante parmi les jeunes punks et skinheads blancs issus généralement des classes sociales les plus défavorisées et en situation de marginalisation. Une politique qui saura trouvé des responsable aux malheurs des britano-britanique : l'immigration indo-pakistanaise.
Du coup certains skinheads se sont rapprocher des fachos pour prendre le contrepied des punks de la période 1979-1982 : rejet de la saleté, du look "destroy" mal rasé, de la clochardisation, de l'anarchisme braillard, des drogues .. respect des valeurs familiales, du travail, de la patrie, allure physique et vestimentaire saine et propre...
Et bien sur ce sont de ces derniers dont on se souvient !

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